vendredi 13 mai 2011

L'Algérie aux yeux de l'amnesty

Des défenseurs des droits humains et d’autres personnes ont été empêchés de tenir certaines réunions et manifestations. Des personnes soupçonnées d’infractions liées à la sécurité ont été arrêtées et incarcérées sans contact avec le monde extérieur. Des femmes victimes de violences liées au genre ont été privées de voies de recours. Des étrangers ont été arrêtés et expulsés sans pouvoir faire appel de cette décision. Des chrétiens ont été persécutés pour avoir pratiqué leur foi sans autorisation ; d’autres personnes ont été jugées pour avoir dénigré les préceptes de l’islam. Aucune exécution n’a été signalée, mais plus de 130 personnes ont été condamnées à mort. Les autorités n’ont pris aucune mesure pour lutter contre l’impunité dont bénéficiaient les responsables de disparitions forcées et d’autres atteintes graves aux droits humains perpétrées par le passé.

Contexte

L’état d’urgence imposé en 1992 restait en vigueur.
Les violences politiques qui se sont poursuivies dans le pays, et surtout les attentats à l’explosif lancés par des groupes armés dont, en particulier, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ont fait au moins 45 morts parmi les civils et une centaine d’autres au sein de l’armée et des forces de sécurité. Plus de 200 membres présumés de groupes armés islamistes auraient été tués par les forces de sécurité au cours d’escarmouches ou de perquisitions. Souvent, les circonstances étaient peu claires et on craignait que certains de ces homicides n’aient été des exécutions extrajudiciaires.
L’année a été marquée par des grèves, des émeutes et des manifestations organisées pour réclamer des emplois, des logements et de meilleurs salaires. Des manifestants ont été arrêtés et ont fait l’objet de poursuites.
Le gouvernement a annoncé qu’il avait invité sept représentants spéciaux des Nations unies à se rendre en Algérie ; aucune invitation n’a toutefois été adressée au rapporteur spécial sur la torture ni au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, qui sollicitaient pourtant de longue date l’autorisation d’effectuer des recherches dans le pays.

 http://amnesty.org/fr/region/algeria/report-2011